A Cervia, près de Rimini au bord de l’Adriatique, on parle de limon; à Abano et Montegrotto, le terme de fango est utilisé alors qu’à Dax, première station thermale française située en Aquitaine, la boue curative s’appelle péloïde. Mais peu importe la dénomination, les principes bienfaisants demeurent les mêmes. Appliquée sur le corps, la terre gorgée d’eau riche en sels minéraux et maturée possède, en plus d’un pouvoir absorbant, une vertu adsorbante. Cette fonction est la plus recherchée dans le domaine thérapeutique, elle signifie la fixation et la neutralisation des toxines et des alcaloïdes.
L’origine de la fangothérapie remonte à fort longtemps. Les papyrus égyptiens révèlent que les médecins des pharaons utilisaient déjà la terre du Nil pour soigner les états inflammatoires; un peu plus tard, Jésus prit de l’argile, en fit une boue et l’appliqua sur les yeux d’un aveugle pour lui rendre la vue.
Aujourd’hui, cette thérapie naturelle est utilisée principalement dans la prévention et le traitement de l’ostéo-arthrose et du rhumatisme chronique. Pratiquée une fois par année pendant deux à trois semaines, une cure de fangothérapie s’effectue sous la surveillance d’un médecin responsable. Dans un rythme journalier, le traitement se compose d’une application de boue à une température à quelque 40 degrés pendant 15 à 20 minutes puis d’un bain. Le patient est ensuite invité à se coucher bien couvert pour une réaction sudorale prolongeant les effets biologiques des deux premiers soins. Un massage tonique terminera la séance.
Une étude médicale française récente révèle que le 71% des curistes sont fidèles à la fangothérapie en raison du soulagement ressenti et de la prise médicamenteuse en nette diminution pendant quelque six mois après la cure.
redaction partir-magazine.com
« Wellness and Health Bulletin »
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Qualité améliorée
Une boue maturée est constituée d’argile et d’eau minérale. Dépendant de la météo, le temps de contact entre les deux éléments est prépondérant afin de permettre l’instauration d’échanges chimiques et biologiques.
«Pour améliorer ce produit et garantir une constance de qualité, Dax, première station thermale de France avec 55 000 curistes, a construit une unité de production de péloïde, explique Pascal Counilh, ingénieur à la Régie des Eaux de la ville. C’est la concrétisation d’un programme de recherche de plus de dix ans. La phase biologique dans l’apport des algues désormais cultivées et des bactéries est totalement maîtrisée. Cette démarche d’assurance qualité protégée par des brevets a pour but d’obtenir une certification ISO 9002.»
La production prévue de 1000 m3 par an de boue conditionnée en sachet de 12 kg comportant des dates de fabrication et de péremption permettra aux établissements thermaux et aux curistes de bénéficier d’un péloïde plus performant.
Actions
Par sa plasticité, son adhérence et sa chaleur, le fango agit comme un cataplasme chaud. Il a alors une action sur la douleur (action antalgique), sur les muscles (action myorelaxante), sur le système cardiovasculaire en améliorant la vascularisation et en rétablissant la micro-circulation déficiente. Des substances actives développées pendant la maturation franchissent également la barrière cutanée et ont une action anti-inflammatoire.
Signe d’efficacité
Après quelques jours de traitement, certains patients constatent que de vieilles douleurs se réveillent. Le phénomène passager de la crise de la cure thermale est bien connu des médecins.