Chaque année, Victorinox à Schwyz (CH) vend plus des millions de couteaux d'Officier Suisse à travers le monde. Une position de tête un rien menacée par un petit canif en guise de porte-clefs. Les femmes l'adorent.
Certes, le couteau d'Officier Suisse crée par Carl Elsener le 12 juin 1897 demeure le leader incontesté de Victorinox qui, avec son confrère - le fabricant Wenger dans le Jura - a seul le droit d'apposer l'emblème de la Confédération sur ses produits.
En plus de cent variations, il équipe aujourd'hui l'armée helvétique bien entendu, celles de la Hollande, de l'Allemagne et du Nigeria entre autres, un héros de série télévisée américaine et des millions d'amateurs.
Son succès jamais démenti date des années 45 à 49 quand Victorinox livra en grandes quantités ces couteaux aux magasins PX de l'Armée des États-Unis. Les Américains avaient de la peine à prononcer "Offiziermesser", ils le dénommèrent tous simplement "Swiss Army Knive", le terme demeure encore dans les tous les pays anglophones.
Bon à tout faire
Victorinox ne s'est jamais endormi sur ses lauriers et propose aujourd'hui une gamme de huit cents couteaux différents.
Le canif de poche monté en porte-clés est un succès. Pesant trois fois rien grâce à des composants internes en alliage léger, la dernière version lancée en avril dernier possède une lampe de poche en plus d'une lame, d'une lime à ongles, d'un tournevis, d'un décapsuleur, d'un pèle oranges, de brucelles,... La liste n'est pas exhaustive.
Les entreprises se sont précipitées pour leur cadeau de fin d'année entre 10 et 20 francs tout comme Eve et ses consœurs encouragées par la presse de la femme libérée sachant faire face à tous les imprévus.
Ce sont d'ailleurs des femmes de toutes les nationalités au cœur de la Suisse, les écouteurs de leur walkman ou smartphone aux oreilles, qui assemblent à la chaîne les diverses pièces des couteaux. Pas question de chômer ou de mal faire son boulot. Il y a près de cent personnes contrôlant la qualité du produit à sa sortie.
Claude-Yves Reymond