A l'entrée du Mont-Saint-Michel, les battements de fouet des omelettiers du restaurant « La Mère Poulard » rythment le pas de la foule qui se presse. Plus de 3 millions et demi de touristes chaque année dont 1 million 300 000 courageux qui graviront les ruelles escarpées jusqu'à l'abbaye.
Dans cet encombrement humain, chacun y trouve son compte. Une boule neige made in China de ce site merveilleux, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979, tient la première place du hit parade des souvenirs. La tombe d'Annette Boutiaud dite la Mère Poulard (décédée en 1931) qui servait des omelettes pour faire patienter les pèlerins est un peu moins fréquentée. Les adeptes du New Age font le plein de vibrations mystiques. Quant aux amateurs d'art, c'est pour eux un ravissement d'architecture romane et gothique au gré des siècles depuis la fondation de ce sanctuaire par Aubert, l'évêque d'Avranches, en 708.
L'archange Saint-Michel lui serait apparu trois fois. Est-ce l'histoire ou une légende ? Peu importe. La flèche de l'abbaye s'estompe dans l'infini du ciel à la recherche de l'éternité en hommage à l'archange, protecteur du démon.
Liberté
« Le 6 juin 1944 et les jours qui suivirent, le ciel de Normandie vrombissait des 9 000 avions alliés et des 320 appareils allemands qui lâchèrent plus de 10 000 tonnes de bombes », se souvient André Heintz, résistant de la première heure.
Aujourd'hui âgé de 94 ans, ce professeur de français retraité continue de partager son vécu aux scolaires qui visitent le Mémorial de Caen. Le poste de radio qu'il avait construit dans une boîte d'épinard y est exposé. « Je le cachais au grenier dans une malle remplie de linge sale. Je rassemblais tous les renseignements que je pouvais. Je les envoyais aux Anglais. C'était exaltant mais très dangereux. Parfois, je dormais tout habillé. J'ai été averti du débarquement le 14 mai. Mon nom de résistant ? Je ne sais plus, j'en ai changé tellement de fois. Je ne voulais pas recevoir une décoration mais, il y a 10 ans, j'ai finalement accepté. Je n'avais fait que mon devoir. »
Les 70 ans de la Bataille de Normandie seront célébrés tout au long de cette année.
Claude-Yves Reymond pour Wellness & Santé - été 2014
TOP infos
Aller. L'an passé, TGV Lyria transporta 5,9 millions de passagers entre la Suisse et la France. Rapide et confortable, prendre donc le train jusqu'à Paris puis louer une voiture pour être parfaitement mobile sur place. Depuis 45 ans, Frantour est le numéro 1 des séjours pour les touristes individualistes dans l'hexagone. Ce voyagiste propose Avis avec une formule all inclusive et une offre complète de circuits des hauts-lieux de Normandie.
Dormir. Le Relais Saint-Michel, Le Mont-Saint-Michel ou, à 7 km, l'hôtel Le Montgomery à Pontorson. Prudence : passés en 4 étoiles selon les nouvelles normes françaises, certains établissements de la chaîne Mercure ne tiennent pas toujours leurs promesses, notamment à Caen et à Deauville.
Manger. La fameuse omelette de la Mère Poulard, depuis 1888, au Mont-Saint-Michel. Du beurre, et encore du beurre sans oublier de la crème et des œufs battus en neige, pour cette gourmandise mousseuse haut de gamme à l'addition toutefois un peu salée. Le café est à 6 euros. Fichtre.
Acheter. A la découverte des fromages d'appellation d'Origine Protégée de Normandie, le Livarot à la fromagerie E. Graindorge, 42 rue du Général Leclerc, F – 14140 Livarot, www.graindorge.fr.
Du calvados haut de gamme au Château du Breuil, Les Jourdains, F-14130 Le Breuil-en-Auge, www.chateau-breuil.com
Se renseigner. Comité Régional de Tourisme de Normandie, 14 rue Charles Corbeau, F – 27 000 Evreux
Le Mémorial de Caen, Esplanade Général Eisenhower, F – 14 050 Caen www.memorial-caen.fr
Le Mont-Saint-Michel
Oscar de la découverte
On y va pour mieux comprendre le monde.
