Dans le petit village de Flüeli-Ranft, tout est consacré au souvenir de cet homme hors du commun. Le chalet natal, d’abord, où Nicolas de Flue voit le jour en 1417 dans la chambre basse. A l’âge de seize ans, ce sont les premières visions : une tour lumineuse lui signifie qu’il doit être le trait d’union entre Dieu et les hommes. Patience, tout de même ! Service militaire accompli, voici ensuite la maison d’habitation où il fonde sa famille avec Dorothée Wyss qui lui donne dix enfants. Grâce à son travail acharné de paysan, c’est l’aisance. Bien qu’illettré, on fait souvent appel à lui en tant que juge ou conseiller de qualité, notamment en 1481, lors du litige de l’admission de Fribourg et de Soleure dans la Confédération et la question du partage du butin de Bourgogne qui divisaient les Suisses. La guerre civile menace. Le curé de Stans vient consulter Nicolas de Flue qui lui fait part de ses propositions de médiation. Grâce à lui, le Convenant de Stans est signé. La paix est maintenue. Le dialogue de Nicolas avec Dieu demeure difficile.
Mystère non résolu… mais préceptes d’actualité
L’illumination surgit en 1467. Le 16 octobre, Nicolas de Flue abandonne alors, avec leur accord, les siens pour s’établir dans le Ranft, un ravin non loin de Flüeli, où il va se consacrer entièrement à la foi. La chapelle est un lieu de recueillement tout comme, juste à côté, la cellule de l’homme devenu ermite, dans son état originel, avec ses deux fenêtres : celle de l’intérieur donne sur l’autel alors que l’autre s’ouvre vers l’extérieur, l’humanité.
La méditation de Nicolas de Flue est exacerbée par un jeûne total. Comment peut-il survivre dans ces conditions ? Une hostie chaque semaine ? Ou pratique de l’ inédie, soit l’apport unique de la lumière solaire engendrant les alicaments indispensables à la vie ? Le mystère demeure et persistent aussi à jamais les éléments essentiels de la pensée du patron de la Suisse : esprit de paix, non-intervention dans les affaires étrangères et modération.
Après d’horribles souffrances, Nicolas de Flue décéda le 21 mars 1487. L’église paroissiale de Sachseln abrite son tombeau. La robe de l’ermite est conservée dans une armoire vitrée dans la nef latérale de droite. Entre les autels latéraux de gauche se trouve la copie peinte de son tableau de méditation. Canonisé le 15 mai 1947, cet homme exceptionnel devient le Saint Patron mondial de la paix, depuis cette date.
Du monde entier
Les demi-cantons d’Obwald et de Nidwald connaissent un essor touristique important. Malgré le franc lourd, le Flüeli-Ranft accueille plus de 100 000 visiteurs par année, c’est le deuxième lieu de pèlerinage en Suisse, juste après Einsiedeln.
Histoire de rattraper le temps perdu et de rivaliser à nouveau avec l’Autriche et l’Allemagne, les investissements financiers dans cette région se sont chiffrés, ces dernières années, par centaines de millions de francs.
Datant de 1896 et classé « Swiss Historic Hotels », l’hôtel Belle Epoque *** « Paxmontana » au Flüeli-Ranft a, ainsi, rouvert ses portes fin décembre 2011. Un déjeuner à midi, dans la salle à manger au décor authentique, s’impose lors de votre rendez-vous chez Nicolas : la cuisine y est raffinée et la vue superbe. Tout comme celle offerte depuis la piscine extérieure du SPA de l’ « Hotel-Villa Honegg » à Ennetbürgen. Datant de 1906, cet établissement, classé 5 étoiles Superior, a fait peau neuve, lui aussi en 2011, en poursuivant le respect de la grande tradition de l’accueil helvétique. Désolé ! Lors de notre visite, il n’y avait pas de petit nuage dans un ciel bleu à vous signaler. Quant au « Frutt Lodge & Spa » **** à Melchsee-Frutt, sans passé historique mais véritable nouveauté de l’élan touristique actuel, ce concept a ouvert ses portes en décembre 2011, après trois ans de construction en raison de l’altitude de près de 2 000 m. On y vient pour skier, pécher dans le lac, se balader et paresser dans un spa de 900 m2. La durée moyenne du séjour tend à dépasser les 2 nuits dans ce circuit fermé. Mais pourquoi diable, le plat principal est–il servi, au restaurant gourmet, dans une assiette à soupe ou dite creuse ? « Vous avez raison. En pleine période de rodage, nous sommes déjà pratiquement toujours complet, voire débordés, explique Ralph Treuthardt, directeur. Rassurez-vous : la commande de vaisselle adéquate supplémentaire est passée ! »
Conseils d’amis
Exerçant sa profession de peintre à Alpnach Dorf, Adrian Langensand préfère, quant à lui, filer à Mörlialp. « Une station familiale. Les prix sont plus raisonnables. C’est vrai que nous sommes dans une région privilégiée. Tout est à deux pas ou 30 minutes de voiture pour le ski, les randonnées en montagne et la natation. » Sur le retour, la famille de ce passionné de fitness, en pleine préparation pour le concours IFBB de bodybuilding le 20 octobre prochain à Bâle, fait souvent une halte au restaurant Pfistern à Alpnach Dorf. Les pizzas sont généreuses. A déguster sur place ou à emporter.
Enfin, ne manquez pas la visite à pied de Stans pour admirer la sculpture en marbre de Carrare, signée Ferdinand Schlöth en 1865, figurant Winkelried au sol. Ce héros légendaire lors de la bataille de Sempach symbolise l’amour de la patrie.
Côté shopping, pour des objets de qualité, arrêtez-vous à l’unique verrerie de Suisse : Glasi Hergiswil depuis 1817. Après le musée, l’atelier des souffleurs de verre et le labyrinthe, le parcours se termine dans les boutiques de 1er choix et de 2ème choix. Pour vos achats, préférez cette dernière, les objets de verre marqués de légères aspérités ont un petit quelque chose en plus dans leur originalité.
Claude-Yves Reymond pour Wellness & Santé magazine été 2012
Le centre de la Suisse
Savez-vous que si l’on collait une carte de la Suisse sur un carton que l’on découperait en suivant le tracé de la frontière, elle tiendrait en équilibre sur la pointe d’une aiguille à Sachseln dans le demi-canton d’Obwald. Exactement sur l’Älggi-Alp… mais pour des raisons d’accessibilité, le point a été déplacé de 500 mètres en direction du sud-ouest. L’Office fédéral de topographie a fait don d’une pyramide de triangulation à cet endroit.
Voisinage
« A Nidwald, on va de l’avant. A Obwald, cela prend plus de temps. » Telle est la confidence, dans un sourire, de Robert Ettlin. Ce boulanger-pâtissier, à la retraite depuis peu, adore faire découvrir le pittoresque de Stans aux nombreux touristes de cette petite ville de 8000 habitants.
INFO
Vierwaldstättersee Tourismus
Bahnhofplatz 4
CH – 6371 Stans
Tél. + 41 (0)41 610 88 33