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La discrétion de Gstaad

Suisse

| Pour un monde venu d'ailleurs

Avec une population de 7000 habitants, ses 5000 vaches broutant les pâturages et les milliards de la jet set, la station renommée de l’Oberland bernois est une exception mondiale. Pour vous et les autres.


La carrière de Gstaad remonte au tout début du XXème siècle avec l’Institut Le Rosey accueillant la jeunesse du gratin mondial lors de l’établissement de son campus d’hiver de janvier à mars en ces lieux. Le MOB (Montreux Oberland Bernois) en pleine construction se doit alors de faire un grand contour pour relier le hameau de jadis et, en toute logique, un hôtel de luxe voit le jour peu après. Le temps passe.

Mais où est le chalet de Johnny ? Sur la « Promenade » ou à deux pas de cette rue centrale « M’as-tu vu ? » ? Vous rêvez. La star du rock dont la célébrité peina cependant à franchir les pays francophones habite plutôt la banlieue en direction de Lauenen. Sachant accueillir ses hôtes dans la discrétion la plus absolue au gré des décennies, Gstaad, quant à elle, ne fut jamais une has-been et ne se vit jamais obligée de faire un comeback. Elle joue l’atout de la pérennité.

Chut !

Liz, Jackie, David, Michael, Dodi et Diana sont décédés. Charles et Roger y viennent moins volontiers mais Sean, le premier 007, ayant fêté ses quatre-vingts ans l’an passé y fait parfois une promenade depuis Saanen. Telle Mary Poppins, Julie Andrews, survole les toits et se pose dans sa résidence préférée.

Oui, c’est une réalité : les vraies stars, celles qui duraient, sont obsolètes. Restent alors les étoiles filantes du showbiz, la jet set et les magnats de la finance. En raison de la construction limitée strictement en hauteur, le prix du moindre m2 résidentiel dépasse ici l’imagination la plus débridée … sauf pour certains. On creuse donc plusieurs niveaux en sous-sol pour aménager la salle de cinéma, le spa, le garage seyant à sa collection de voitures de luxe et le logement du personnel.

La région, appartenant autrefois aux comtes de Gruyères, fut toujours tournée vers la Romandie, le dialecte local s’en souvient encore avec des mots comme « théière » ou « potager » et, aujourd’hui, on continue de faire ses emplettes à Bulle. Zweisimmen plus proche ? Gstaad n’aime pas trop parce que c’est de l’autre côté de la montagne. Côté impôts, les autochtones ne voient pas la différence – ou presque - en raison de la péréquation financière entre les communes bernoises.

De la neige pour tous

Ruth Lehman est née à Gstaad. La soixantaine en pleine forme, elle sourit des propositions d’achat démesurées de son chalet ancestral qu’elle reçoit fréquemment. « J’ai tout ce qu’il me faut et, pour mes septante ans, j’ai de quoi me payer un vélo électrique. C’est plutôt tendance par ici. Je m’occupe de mes abeilles en été et j’enseigne le ski en hiver. Je me souviens une fois avec Dodi, on s’était amusé à semer ses gardes-du- corps. Le drame. Ils ont vraiment eu peur de perdre leur emploi. Pas moi. Un kidnapping ? Gstaad n’a que deux routes vite barrées par la police. Peut-être, l’aérodrome de Saanen avec un petit jet… mais vraiment tout petit.»

Pour les plaisirs du ski, Gstaad a conclu un partenariat efficace avec les installations des stations aux alentours dont la Vidmanette à Rougemont, totalement refaite en 2010. Le domaine skiable comporte ainsi 57 remontées mécaniques et 220 kilomètres de pistes entre 1000 et 3000 m d’altitude. L’enneigement est assuré par plus de 700 canons à neige tout en sachant qu’ils sont inutiles à Glacier 3000 se situant entre Gstaad et Les Diablerets. Ici, le choix d’activités est varié : une descente en « Alpine Coaster » (la plus haute piste de luge sur rails au monde), une balade en bus à chenilles sur des neiges éternelles, une vue panoramique depuis le Belvédère, une raclette (Ndlr : excellente mais à un prix supérieur à la moyenne) au restaurant conçu par Mario Botta et une promenade sur le sentier balisé du glacier sont à votre disposition.

M comme Meilleur... pour toi et pour moi

Le simple pékin n’entre pas dans le cercle très fermé des grandes fortunes résidant à Gstaad à moins d’être éboueurs. Mais jamais, au grand jamais, un reste de farine n’a fini dans un sac poubelle par ici. Evidemment, au prix du gramme !

La station de l’Oberland bernois désire cependant ne pas surfer uniquement sur le créneau des nantis de la planète mais elle cherche à attirer Monsieur et Madame-tout-le-monde avec des offres attractives et des séjours à prix raisonnables. Sans oublier une authenticité jalousement préservée, des activités diversifiées et les deux géants suisses de la grande distribution qui ont pignon sur rue. « Que demander de plus ? En aucun cas des boutiques de fringues griffées mais plutôt un deuxième tea room sur la « Promenade », réclame sereinement Ruth Lehmann.

Malheureusement à l’heure actuelle en raison du prix du m2, il n’y a aucun projet pour une offre supplémentaire de petits fours. Rabattez-vous donc sur la laiterie pour quelques rebibes de fromage, la spécialité de l’endroit est un plaisir piquant.

Enfin, sachez que la Fédération suisse du tourisme a décerné à Gstaad le signe de qualité « Destination Wellness ».

 

Claude-Yves Reymond pour Wellness & Santé magazine hiver 2011-2012

 

 

gstaad

 

Plus d’infos sur www.gstaad.ch

 

20.12.2011 15:15

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