Quarante et un mille mots composent la langue française, quelques centaines seulement sont utilisés au quotidien et il en suffit seulement d’une dizaine pour faire basculer l’histoire d’une vie... du mauvais ou du bon côté.
On croirait entendre les propos de deux mères de famille ne sachant gérer la décongélation d’un plat au micro-ondes et l’éducation d’un rejeton, rescapé de la pilule. «Tiens, tu l’as voulue celle-là. Au moins, tu sauras au moins pourquoi tu pleures!» L’enfant n’y est pour rien, son comportement suscitant la gifle parentale n’est qu’une tentative malheureuse pour être reconnu et accepté.
Les années passent. Un peu plus tard, ce sera: « Mais enfin, tu vas te taire. Tu sais bien que tu ne dois pas parler à tes parents comme ça. Tu ne m’enlèveras pas de l’esprit que tu le fais exprès pour nous embêter.» L’adolescent subira ou s’enfuira vers le miroir au alouettes de paradis séduisants... et dévastateurs.
«Pour écrire ce livre, il m’a suffi d’écouter des gens autour de moi, confie Jacques Salomé de passage récemment à Lausanne. J’ai répertorié ensuite ces phrases despotiques souvent enrobées des meilleures intentions en cinq catégories: l’injonction avec une abondance de «tu» ce qui donne un langage «tut, tut...» ou «klaxon». Il y a ensuite la dévalorisation systématique, la menace du style «Si tu ne vas pas au lit tout de suite...», le maintien absolu de la relation dominant/dominé et la culpalisation. C’est la plus grave.L’éducation actuelle hésite entre l’illusion technique et la tentation disciplinaire. Elle devrait davantage favoriser la communication, l’épanouissement et la créativité»
Dans cet ouvrage, cet homme de coeur invite le lecteur à changer son langage désormais orienté vers le positif. Pas facile mais on peut toujours essayer.
Claude-Yves Reymond