De formation scientifique et artistique, Fabrice Hyber conçoit son œuvre sous la forme d’un gigantesque rhizome enrichi d’un dialogue avec de multiples disciplines. Partant de la pratique du dessin et de la peinture, il investit tous les modes d’expression. On y voit des formes cellulaires, des arbres aux multiples ramifications, des animaux-plantes… Inventeur de métamorphoses, anticipant les mutations à venir, Fabrice Hyber a fait du vert sa couleur et depuis 1995, sa forêt idéale grandit dans la vallée vendéenne de son enfance, où il a semé des milliers d’arbres : « Les arbres ne sont pas plantés, je préfère les semer, c’est la méthode la moins traumatisante pour la plante et pour la terre, c’est aussi celle de l’apprentissage le plus complet ! Et tant pis si ça prend du temps. C’est la vie. »
Pour la rénovation des collections botaniques du Massif armoricain, facette méconnue mais essentielle du Jardin des plantes de Nantes, la Direction nature et jardins de la Ville et Le Voyage à Nantes ont sollicité Fabrice Hyber pour une œuvre totémique. L’Homme de bois, sculpture de 6,09 m de haut, réinterprète la silhouette de L’Homme de Bessines, œuvre emblématique de l’artiste.
Sur ce personnage colossal, conçu à partir de bois provenant d’arbres nantais, ruissellent des filets d’eau qui, avec le temps, conféreront à sa surface une patine naturelle, que des mousses et fougères réensauvageront progressivement. Le suintement de l’eau et le jet émanant de la bouche alimentent un bassin abritant la richesse botanique des milieux aquatiques de la région hébergeant des espèces rares et protégées telles que l’Angélique des estuaires, le Scirpe triquètre, la Marsilée à quatre feuilles.
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