A l’époque où Toulouse-Lautrec commence son apprentissage à Paris, au milieu des années 1880, Degas est un artiste reconnu, instigateur des expositions impressionnistes, chantre du contemporain et artiste touche-à-tout que son célibat et ses problèmes de vue tourmentent… Si Lautrec admire Degas, celui-ci n’a pas été très tendre avec son cadet. Pourtant, leurs arts offrent de nombreuses convergences.

La figure, animale comme humaine, constitue pour eux une source inépuisable d’inspiration : le cheval et le corps féminin sont ainsi présents des premières aux dernières années de travail. Leurs œuvres présentent des compositions au cadrage paradoxal, à la perspective accentuée, qui déconcerte notre regard. Par ce procédé, ils nous font observer le ballet depuis la fosse de l’orchestre, le théâtre, depuis la loge, le Café-concert, depuis la salle… Ils essayent ainsi de conserver le caractère imprévu et fugitif à ce qui leur a été donné de surprendre et de nous le transmettre. Tous deux mettent l’accent sur l’expérience artistique en tant que telle : ils nous incitent à en ressentir le sujet et  à éprouver la même émotion que celle qu’ils ont ressentie.

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