Ici, rien ne marche, mais tout fonctionne à coups de klaxon. Le linge pend aux fenêtres et la «mamma» vendant des cigarettes de contrebande a pignon sur rue. Le bourgeois perpétue la tradition du café «suspendu». Il en boit un mais en paie deux… à disposition de celui qui, un peu plus tard, n’a pas, ou plus, les moyens.
Dans les ruelles du vieux Naples, après le marché aux poissons et aux fruits de mer, vous déambulerez dans le quartier de la Forcella, célèbre pour ses mauvais garçons. Une école porte le nom d’une fillette victime d’une balle perdue. Le palais Marigliano du XVe siècle est une merveille… et, juste un peu plus loin, les artisans des santons de la crèche de Noël oeuvrent dans le respect de la tradition historique, une relation évidente avec la Provence, qui appartenait autrefois au Royaume de Naples. Arrêtez-vous dans l’échoppe de Giuseppe Ferrigno (via S. Gregorio Armeno 8), l’un des plus célèbres façonneurs. Ses anges baroques virevoltant dans l’espace sont une référence depuis 1836, comme ses polichinelles aux doigts conjurant le mauvais sort, issus de la Commedia del’Arte.
Une fringale vous tenaille. Sachez que Naples vit encore et toujours à l’heure espagnole (un souvenir de l’histoire). Le repas de midi s’y prend très tard dans l’après-midi. La fameuse pizza napolitaine, soit la margherita, se savoure dans la Pizzeria Sorbillo, via del Tribunali (ndlr : soyez-y un peu plus tôt pour éviter la file d’attente). Ce plat se réclame désormais d’une AOC imposant le four à bois chauffé entre 350 et 400 degrés, un diamètre et une épaisseur déterminés, alors que la mozzarella vient (ou doit venir contre supplément de prix) du lait de bufflonne. La gourmandise est cuite en deux minutes. Le pizzaiolo est un expert de la météo: le dosage du levain dépend de la chaleur et de l’humidité du temps pour que la pâte demeure croustillante. Une douceur en guise de dessert ? Classé historique, le Café Gambrinus, via Chiaia, propose les meilleurs babas du monde. Grandiloquence de l’époque napoléonienne oblige! Le port de Naples est à deux pas. Une navette en catamaran vous y attend pour Capri. Non, ce n’est pas fini…
Capri
Ce joyau de la Méditerranée est-il trop touristique? Assurément, mais il demeure un passage obligé. Selon le batelier, la visite de la fameuse grotte bleue est peut-être une arnaque. L’alignement des boutiques de fringues s’avère d’un ennui total… Découvrez alors la Parfumerie Carthusia, via F. Serena, qui sublime l’odorat avec «Caprissimo», un jus subtil composé de 25 essences florales. La légende raconte qu’en 1380 la reine Jeanne d’Anjou reçut ce bouquet mélangé et qu’un prêtre alchimiste un élixir au pouvoir de séduction certain.
Pompéi
Le Vésuve est toujours en activité et la population proche a reçu des ordres précis d’évacuation, au cas où…. Pompéi se dresse sur un plateau formé par une coulée de lave. Le 24 août 79 après J.-C., une éruption soudaine recouvrit la ville de cendres et de lapilli. La balade dans le dédale des rues est riche en histoire(s). Les phallus indicateurs du parcours y révèlent les plaisirs de la vie.
Sorrente
Très classe avec ses hôtels de luxe perchés sur la falaise. Coup d’oeil depuis la piazza Tasso: la route venant du port est un spectacle de conduite automobile; autre spectacle, celui des gens se pavanant devant les terrasses des cafés. Voir mais surtout être vu. Sorrente est aussi bien connue pour sa marqueterie et ses énormes citrons. Ne repartez pas sans goûter la liqueur de limoncello. Cette gourmandise, à servir glacée, titre 35 degrés.
rédaction partir-magazine.com
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