Au menu : du grand répertoire, romantique à mourir ; une jeune compositrice surdouée de 25 ans : un violon solo fabuleux et good-looking, et last but not least, un orchestre formé de jeunes et sémillants musiciens professionnels romands. Une belle association de talents du cru et d’ailleurs.

 

 

Concert symphonique de l’Orchestre Nexus

Guillaume Berney direction

Dmitry Smirnov violon

 

 

Programme

Élise Bertrand : Sinfonietta. (Création suisse !)

 

Considéré comme le concerto romantique le plus populaire du violon (c’est dire !), alliant virtuosité, lyrisme et profondeur, il fut composé en 1878 à Clarens et remporta immédiatement un immense succès.  En ré majeur, il met en tension le dialogue entre soliste et orchestre. Si le critique musical Hanslick le jugea « long et prétentieux », le public, lui, fut conquis.

Composée en 1841 puis révisée en 1851, la Symphonie n°4 de Schumann est l’une de ses œuvres les plus ambitieuses. Ses quatre mouvements s’enchaînent pour lui conférer une forte unité expressive. Du drame mystérieux du premier mouvement à la «romanze » intime, du scherzo vif au finale triomphant récapitulant les thèmes, l’œuvre allie rigueur formelle et intensité romantique. Wow!

 

 

 

 

Un petit zoom sur les trois artisans principaux de cette soirée épatante dont le dénominateur commun est leur amour invétéré pour les cordes.

 

25 ans seulement !! Même si je l’ai entendu jouer divinement du violon, Élise Bertrand est la coqueluche du monde musical actuellement pour ses superbes (et très audibles pour un néophyte) compositions contemporaines. Autodidacte dans ce domaine dès ses 11 ans (pas dans le violon qu’elle a étudié à partir de 5 ans) elle a raflé depuis de nombreux prix de composition et ses œuvres ont été données dans plusieurs festivals dont celui d’Aix-en-Provence dirigé par Renaud Capuçon. Cette pétillante musicienne qui va nous régaler avec son œuvre pour cordes en deux mouvements d’une durée de douze minutes environ, est artiste en résidence à la chapelle Musicale Reine Elisabeth et a aussi écrit pour des « stars » dont le formidable Quatuor Modigliani. Bref, on la voit partout dans les médias – son premier disque Lettera Amorosa a reçu l’éloge de la critique – et c’est vraiment mérité - et en 2024, elle a été nommée aux Victoires de la Musique comme « Révélation Soliste Instrumental » ! 

 

Dmitry Smirnov est l’un des violonistes les plus prometteurs de la nextgen. Virtuose et plein d’audace, Il est aussi à l’aise en tant que soliste qu’en musique de chambre avec de prestigieux partenaires comme Sol Gabetta et Ilya Gringolts. Dans la saison à venir, Dmitry fera ses débuts avec l’Orchestre philharmonique d’Oslo et le Philharmonique de Stuttgart. Si on veut faire du « prize-dropping », il faut dire qu’il a remporté de nombreuses compétitions internationales, dont les 1ers prix au Concours Oistrakh de Moscou (2006), au Concours Tibor Varga (2015) et au Concours d’Interprétation Musicale de Lausanne (2017), sans oublier qu’il a reçu le deuxième prix au Concours International Yehudi Menuhin (2008) et au Concours de Musique ARD (2021), il est arrivé en demi-finale du Concours Queen Elisabeth (2024) et a obtenu trois prix au Concours international Long-Thibaud-Crespin en 2018, y compris le Prix des Critiques de la meilleure interprétation de musique contemporaine. Près de chez nous, on a pu l’entendre au Festival de Salzburg, de Lucerne, au Gstaad Menuhin Festival, LuganoMusica, Heidelberger Frühling, Rheingau Music Festival, Davos Festival, etc.

 

Formé aux Hautes Écoles de Musique de Lausanne et Genève, à l’Université des Arts de Zurich et à la HEG, Guillaume Berney est un homme-orchestre doublé d’un chef. Directeur artistique et musical et même cofondateur de l’orchestre Nexus. Il est également le cofondateur du festival Lucens Classique créé en 2020. Pour en rajouter une couche, il est aussi Secrétaire général de la Fondation Culturelle HEMU-CL. En tant que chef il s’est produit un peu partout en Suisse et à l’international, notamment à la tête de formations comme le Festival Strings Lucerne, le Musikkollegium Winterthur, la Südwestdeutsche Philharmonie Konstanz, l’Orchestre symphonique de Karlsbad, le Philips Symphony Orchestra, la Philharmonie de Kralove, le Plovdiv Philharmonic Orchestra ou encore l’Estonian Youth Orchestra. C’est aussi un chef très « invité » ! En juin 2017, Daniele Gatti l’a invité personnellement à venir travailler avec lui et le Royal Concertgebouw Orchestra lors d’un workshop à Amsterdam. Et durant l’été 2015, Gabor Takacs-Nagy l’a invité comme assistant avec l’OCG et le Verbier Festival Chamber Orchestra, et les solistes Istvan Vardai et Andras Schiff. Il fut aussi très invité par Neeme et Paavo Järvi à la célèbre Järvi Conducting Summer Academy, en Estonie. Entre autres…