A 35 ans, avec son mètre nonante et ses 105 kilos de muscles, Roland Gongarad n'est pas du genre à passer inaperçu. Même s'il n'a pas pas pour habitude de jouer les gros bras. Selon ses complices d'entraînement, il serait plutôt du genre discret et il est même hors de question de lui faire enlever son t'shirt, histoire de voir de plus près sa plastique. L'an dernier, il a remporté le championnat du monde WDFPF (World Drug Free Powerlifting Federation), un challenge dont il dit qu'il était en parfait accord avec sa famille et sa vie. «Un événement personnel pas vraiment fait pour les médias, explique-t-il avec sobriété».
Du Congo à la Suisse
A la fin de sa scolarité obligatoire au Congo, Roland Gongarad est arrivé en Suisse pour y poursuivre ses études. Après la pratique de divers arts martiaux, il commence la musculation dans le fitness de l'Université de Neuchâtel. Doué pour la force, il se lance avec succès dans la compétition en powerlifting, discipline sportive où les poids les plus lourds possibles sont soulevés en trois mouvements: le développé couché, le squat et le soulevé de terre.
Son activité professionnelle - il est Senior Product Marketing Manager chez HID Global, une firme américaine spécialisée dans les technologies d'identification sans contact - l'amène ensuite à Lausanne où il s'entraîne au CLHM (Club Lausannois d'Haltérophilie et de Musculation).
A l'écoute de son corps
Sans suivre de régime particulier, Roland Gongarad se nourrit de manière équilibrée aux alentours de 4000 calories par jour. «Vivent la fondue et le Mc Do de temps en temps! s'exclame-t-il. J'ai de la chance: mon corps refuse naturellement un trop plein de corps gras».
Quant aux anabolisants et autre suppléments miracle qu'il considère comme un stupide raccourci, le champion du monde y est farouchement opposé. «C'est impératif pour moi de prouver aux autres que l'on peut arriver à des résultats convaincants sans dopage. Je m'entraîne normalement trois fois par semaine. Tenez à ce jour, cela fait presque un mois que je ne suis pas venu au CLHM. Le repos est tout aussi important que l'entraînement, il faut laisser à l'organisme le temps de récupérer naturellement. Etre à l'écoute de son corps, c'est ainsi parvenir au maximum de ses performances.». Roland Gongarad attribue ses résultats spectaculaires à 70% à son patrimoine génétique… et, pour le reste, au but qu'il s'est fixé: l'alliance entre le psychique et le physique. Avec, en prime le week-end dernier, un titre de meilleur athlète de la compétition et de champion suisse de développé couché avec un squat à 225 kg, un développé couché à 205 kg, puis un soulevé de terre à 270 kg, pour un total de 700 kg tout rond!
Claude-Yves Reymond, Lausanne-Cités - 25 mars 2010