Dans les onze salles situées au second étage du Palais baroque du National Museum of Art de Timișoara, l’exposition présente près de soixantedix œuvres de Victor Brauner, des années 1920 jusqu’aux années 1960, selon différents médiums de sa production (peinture, dessin, gravure, sculpture).
Les débuts de la création de l’artiste sont notamment montrés grâce à des pièces emblématiques des collections muséales et privées en Roumanie, complétées par un prêt exceptionnel du Centre Pompidou (une quarantaine d’œuvres ainsi qu’une vingtaine de documents d’archives) et de prêts des musées de Saint-Étienne et de Marseille, exposés pour la première fois en Roumanie.
La vie et l’œuvre de Victor Brauner sont intrinsèquement liées, ce pourquoi le parcours proposé est essentiellement chronologique.
Chaque salle présente un texte et le plus souvent la reproduction d’un portrait de l’artiste, comme celui de Man Ray (vers 1933- 1934, Paris, Centre Pompidou).
Par exemple
en SALLE 4
L’AVENTURE SURRÉALISTE À PARIS
En 1933, Brauner rencontre André Breton et adhère au mouvement surréaliste. Trois œuvres majeures de sa production sont exposées, témoignant de sombres visions prophétiques : la prémonition de sa future énucléation en 1938 dans Autoportrait ([1931], Paris, Centre Pompidou) cher au hasard objectif de Breton, ainsi que la menace de la montée des nationalismes et du fascisme avec la défiguration du portrait d’Hitler ([1934], Paris, Centre Pompidou) et avec l’invention du personnage de Monsieur K, figure du père et du dictateur, à la fois grotesque et monstrueux, dans L’Étrange cas de Monsieur K. (1933, Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne).
en SALLE 6
RETOUR EN ROUMANIE
Victor Brauner, confronté au fascisme et à l’antisémitisme, associe dans cinq tableaux de très petits formats le souvenir des paysages métaphysiques de Giorgio De Chirico et les déformations anatomiques de Salvador Dalí, pour donner à voir la désolation qui règne dans son pays, non sans un humour féroce. Dans ces tableaux (par exemple Sur le motif, 1937, Paris, Centre Pompidou), le motif de l’œil apparaît également de manière obsessionnelle.
Comm. & Réd. (K. Arbane) partir-magazine.com